Un âne qui parle

Publié le par Pierre-Yves

Un âne qui parle

Maitre Corbeau sur un arbre perché
Tenait en son bec un fromage
Maitre Renard par l’odeur alléché
Lui tint à peu près ce langage.


Vous avez reconnu les premiers vers d’une fable de Jean de La Fontaine poète français du 17ème siècle.

Dans les fables et les animations pour enfants, on nous a habitués aux animaux qui parlent. Mais nous savons très bien que cela reste du domaine de la fiction. Même si on imagine bien que les animaux communiquent entre eux, nous serions surpris voire même effrayé d’entendre notre animal de compagnie parler notre langue.

Ma curiosité s’est arrêtée cependant, sur un âne qui a parlé à son propriétaire.
Le texte biblique nous emmène aujourd’hui dans l’orient ancien à une époque lointaine où les enfants d’Israël inspiraient la peur à ses ennemis depuis sa sortie d’Égypte. Après la traversée du Jourdain à sec, l’effondrement de Jéricho, et la prise d’Aï, la renommée du peuple Israélite faisait trembler ses adversaires.
C’est dans ce contexte que le roi de Moab envoie une délégation pour demander à Balaam de venir maudire les descendants d’Abraham.
Balaam est sur la route qui l’emmène vers les honneurs et la richesse qui lui ont été promis. Tout à coup l’Ange de l’Éternel se place sur le chemin une épée nue à la main, avec la ferme intention de l’empêcher de passer.
Tout d’abord l’animal voit l’ange, ensuite il se détourne par trois fois pour l’éviter et enfin, Dieu lui ouvre la bouche et l’ânesse s’adresse à Balaam.

Curieux cette histoire, non !
Nous avons hérité de l’expression « têtu comme un âne », mais vous remarquez que dans l’histoire c’est le prophète qui se montre obstiné.
Balaam ne sait pas qu’il est en danger de mort, il ne voit pas l’ange qui lui tend une embuscade. Et il en est de même de l’homme qui en général n’a pas conscience du monde spirituel qui l’entoure.

Pourtant, cela ne semble pas s’appliquer à l’ânesse qui elle peut voir la manifestation de Dieu. Et l’animal va jusqu’à se faire battre pour sauver la vie de son maître.

Une autre image qui nous est parvenue dans notre culture occidentale, c’est l’image de l’âne comme un animal dépourvu d’intelligence, un animal stupide. Pourtant dans ce récit encore, on s’aperçoit que la bête fait preuve de clairvoyance pour éviter que Balaam ne soit tué.
Lorsque l’animal a fait tout ce qui était en son pouvoir pour échapper à l’épée de la mort, elle s’effondre de tout son poids. C’est à ce moment que Balaam va s’acharner sur la bête, avant que Dieu n’ouvre la bouche de l’âne.

Lorsque nous sommes inconscients du danger qui nous menace, Dieu utilise souvent des moyens insolites et inhabituels pour nous ouvrir les yeux.

Dieu parle cependant, tantôt d’une manière, tantôt d’une autre, et l’on n’y prend point garde… Job 33 verset 14
Parfois certaines circonstances de la vie résonnent plus fort qu’une parole de la bible. Dans le cas de Jonas, Dieu va utiliser un ricin pour lui délivrer un message, qu’il n’avait pas saisi même après l’expérience du grand poisson.

L’âne qui parle c’est une situation qui sera, pour Balaam, plus parlante qu’une voix humaine ou qu’une parole de la bible.
L’âne qui parle peut être une leçon de vie que celui que nous appelons païen nous donne dans le domaine de la foi ou de la compréhension.
Parfois malheureusement, nous sommes tellement obstinés que nous allons au-devant du danger.
Soyons attentif cependant à ce moyen complètement insolite ou étrange que Dieu utilise pour nous parler.

Je termine avec cet exemple.
Un croyant était dans le feu de l’épreuve, et malgré ses prières la situation ne s’arrangeait nullement. Ayant cédé à la tentation il s’est laissé entrainer chez ce qu’on appelle chez nous un "quimboiseur". Mais celui-ci lui a dit que sa place n’était pas dans un tel lieu, le "quimboiseur" a reconnu que seul Dieu pouvait répondre à son attente.

Publié dans Les insolites

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