La canonisation

Publié le par Pierre-Yves

La canonisation

L’idée d’affecter un jour de l’année à un saint, a commencé avec la vénération des martyrs. Ils ont été les premiers à être reconnus comme partageant la sainteté de Dieu. C’est autour de leur dépouilles que leur culte va se développer, là même où ils auraient été mis à mort sur ordre de l’empereur.
L’église a attribué un « personnage religieux » à chaque jour de la semaine afin que les fidèles baignent dans une atmosphère sacrée.

La canonisation, c’est l’acte solennel par lequel le pape déclare qu’un culte public peut être accordé à un défunt.
Avant d’être ajouté au catalogue des saints, et devenir l’objet d’un culte officiel, une enquête est menée, et c’est une procédure qui peut prendre plusieurs années. Procédure qui a été simplifiée en 1983 par le pape Jean Paul II, pour donner un nouvel élan au culte des saints.

Le rituel de canonisation suit des règles strictes, et des cérémonies bien définies. On parle alors de procès en canonisation, car pour être reconnue comme telle, une personne doit remplir au moins trois conditions.
Etre morte depuis au moins cinq ans, avoir mené une vie chrétienne exemplaire, et avoir accompli au moins deux miracles.
Lorsque toutes les conditions sont remplies, le défunt est déclaré « saint », et il reçoit une place dans le calendrier liturgique de l’église, et il peut être commémorée ou invoquée.

Pourtant, on sait d’après la tradition chrétienne, que les saints qui sont vénérés, ont rarement été de « bons catholiques ».
Certains étaient relativement désobéissants, et réticents à la discipline monastique, et ils embarrassaient les autorités religieuses.
Mais pour des raisons politiques, ou à cause de leur popularité, ils ont été canonisés, sans pour autant remplir les conditions.


Aujourd’hui encore, les saints occupe une très grande place dans la vie quotidienne des gens, qu’ils soient catholiques ou pas.

On s’en rend compte un peu partout, il suffit d’observer le nom de certaines localités, environ 12 % des communes de France portent le nom d'un saint.
Plusieurs édifices religieux ou hospitalier portent le nom d’un saint.
Par l’attribution du prénom d’un saint du calendrier, les enfants sont placés directement sous la « protection » de ce saint.

Un pays, une ville, une communauté, ou encore une profession peut être placée sous la protection d’un saint patron.
La grande majorité des artisans, et des marchands étaient regroupés en corporations, qui appartenaient à des confréries religieuses.
Chaque confrérie avait son patron, sa chapelle, et ses fêtes religieuses.
La liste des Saints Patrons recouvre pratiquement la totalité des professions, et elle est régulièrement mise à jour. Ainsi, même les métiers récents, disposent de leur patronage. Certains saints peuvent varier suivant la localisation géographique, ou l’époque.
Saint Luc devient le patron des médecins, saint Hubert, le patron des chasseurs, saint Damien, le patron des lépreux, saint Christophe, le patron des voyageurs, ou encore sainte Rita, la patronne des causes perdues, etc.


Mais que sait-on réellement sur ces gens qui sont considérés aujourd’hui comme extraordinaires, et qui ont atteints un état mystique qui leur confère des pouvoirs particulièrement étranges ?

Certains étaient des guérisseurs, d’autres étaient clairvoyants, et d’autres encore avaient la possibilité de léviter.
Certains brillaient comme un soleil, et illuminaient les bâtiments en pleine nuit.
D’autres ont été cachés parce qu’ils restaient suspendus en l’air dans leur cellules, et on ne parvenait pas à les faire descendre.
D’autres encore étaient connus pour leur sagesse, et ils ont disparus dans un éclair de lumière, et on ne les a plus jamais revus. Et d’autres enfin étaient capables d’être en deux endroits en même temps.

Pour les catholiques, les saints intercèdent auprès de Dieu en faveur des vivants, mais également pour les défunts au purgatoire : c'est ce qu’on appelle la communion des saints.

C’est ainsi, que par le rituel de la canonisation, l’église catholique romaine va dédier chaque jour du calendrier à la vénération d’un saint, et le jour de la Toussaint, tous les saints sont fêtés ensemble.

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